Demain, dès l’aube, à l’heure où la mer est encore endormie, je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.

J’irai par l'océan , j’irai par le pertuis.

"Ma renne" je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je naviguerai les yeux fixés sur mes pensées. Mes pensées seront chargées de 90 jours de souvenirs. Des souvenirs gravés à jamais et qui, le jour venu, alors que je ne naviguerai plus , réapparaîtrons.

Je repartirai pour un voyage virtuel cette fois. Dans ce voyage il me reviendra chaque instant de ces merveilleux moments et je me souviendrai.

Je me souviendrai que ce merveilleux voyage n'aurais été possible sans celle qui m'accompagne depuis 40 ans.

Nous deux, ne faisons qu'un. Jamais une parole déplacée, jamais de dispute, jamais se faire de peine, mais toujours du respect, toujours de la tolérance, et toujours de la prévenance. Une aide au quotidien, une présence de tous les instants, un soutien moral. Un regard sur l'autre suffit pour tous savoir et tout comprendre. Quand ces échanges sont réciproques, alors nous vivons dans un climat de confiance. Finalement peut être n'avons nous rien inventé. Et si c'était tout simplement l'amour !

A bord d'un bateau la promiscuité est obligatoire. Mais quand cette promiscuité devient plaisir, alors le voyage peut commencer.

Nous avons quitté l'océan pour prendre la mer. Entre les deux, pas moins de deux cents soixante dix écluses. Des écluses qui ont été pour chacune d'elles, des moments de contemplation, des moments de partages et d'échanges avec les éclusières et éclusiers, ainsi qu'avec tous les voyageurs des bords du canal. A chacun de raconter son parcours par des histoires, et des histoires surprenantes parfois. Certains de ces voyageurs resterons des contacts et qui sais, peut être des amis ou simplement des copains.

Nous aurons parcourus 1700km sur canaux, mer et océan. Des décors somptueux ont défilés devant nos yeux pour former des paysages tellement différents depuis le bateau.

Aidés de nos petits vélos nous avons pu élargir notre domaine d'exploration.

Tout n'a pas été décrit dans le blog et c'est bien impossible à faire et c'est tant mieux. Une part du mystère caché reste à découvrir et que ce soit à cheval à vélo, à pied, en voiture ou bateau, il faut laisser à chacun le suspens qui conduira vers des encouragements au voyage.

Le voyage est une thérapie contre la douleur. Avec quelques adaptations, tout est possible, reste le bon rythme à trouver.

Nous sommes retenus à Royan depuis dimanche par le mauvais temps qui a modifié notre plan de retour.

Demain dès l'aube nous partirons pour une dernière navigation qui fermera la boucle. Et comme pour prolonger ces derniers instants , et à la faveur d'une excellente météo, nous contournerons l'île d'Oleron avec une pose déjeuner à St Denis. Marennes sera alors en vue. A 18h00, l'entrée du chenal de la Cayenne fermera ce dernier chapitre avec je pense beaucoup d'émotion.

Merci à vous tous, lecteurs et témoins de notre périple. Par vos commentaires vous m'avez encouragé à animer ce journal, qui une fois imprimé honorera notre bibliothèque de vos témoignages gravés dans les souvenirs des ces écritures.

Et comme pour apposer sa signature à ce blog, alors que j'écris ces dernières lignes un filet bleu blanc rouge dans le ciel au dessus du port accompagne la patrouille de France qui sans le savoir salut notre retour.

Le plus beau voyage sera malgré tout celui que nous n'avons pas encore fait et comme un rêve n'est pas un fantasme il faut vivre ses rêves.