La méditerranée s'éloigne inexorablement. La chaleur devient intense mais très sèche. La navigation est plus favorable le matin et l'après-midi, tel un oiseau qui arrondit ses ailes pour faire de l'ombre à ses petits, les arbres font de même pour nous rafraîchir et rendre ces conditions très supportable. Toujours quelques moments d'échange et de partage avec les éclusiers. "Tenez voulez vous quelques abricots de cet arbre qui ombrage mon écluse? Mais certainement avec plaisir. Et bien tenez!!! un peu de sel de notre production amateur de Marennes". Et voilà comment se passent ses petits moments conviviaux qui agrémentent notre voyage. Toujours des moments sympathiques. Les éclusiers reconnaissent le Lysiane qui se détache aisément des 95% de bateaux de location que forme la flotte sur le canal. Toujours dans leurs sacs des anecdotes de ses captains aux casquettes blanches toutes neuves. Certains pensent écrire leurs mémoires d'éclusiers et se plaisent à nous raconter leurs aventures. Nous en rions ensembles et sitôt l'hilarité passé, la réalité revient au galop et l'angoisse de croiser ces gens dans les écluses réapparaît. La mise en garde est une certitude et chaques écluses que nous empruntons nous font émettrent le même refrain < mais qu'est-ce qui nous fait celui-là ?> Tel un cheval que l'on a pas dompté les boats tournent en rond dans l'écluse percutant violemment le bajoyer qui le renvoi violemment sur l'autre bajoyer et les femmes ou même les enfants de courir d'un bord et l'autre en tentant d'attraper ces sacrés amarres qui calmeraient le cheval emballé. Pares- battages arrachés, protections éventrés, le cheval fou court vite jusqu'à à la prochaine écluse. 8 km/ h ? a mais non!!! c'est pas pour nous !!! nous on doit retourner le Boat tel jour.

Voilà le quotidien à chaque écluse lorsque les choses se passent bien. Il est facile d'imaginer la suite lorsque trois ou quatre boats font la même manœuvre en même temps dans la même écluse et que nous sommes pris en otages au milieu de ces sauvages. Mes coups de gueules sont incessants mais j'ai appris à repérer les assassins et à anticiper quelques fois avec l'aide des éclusiers désabusés qui nous laisserons passer en solo pour épargner notre précieux bateau.

Profitant de ce que la nature nous offre entre deux écluses l'émerveillement est permanent. En totale autonomie à bord du Lysiane nous délaissons complètement les ports pour nous offrir des nuits natures à la belle étoile. Le choix ne manque pas pour nous adonner à la douceur de vivre. Quelques haltes sont nécessaires que ce soit sur un plan médical comme à Sallèles d'Aude ou à Narbonne pour les victuailles indispensables.

Narbonne, ce jardin extraordinaire comme le chantait Charles Trenet. Nous pénétrons au coeur de sa ville natale. L'idée nous prends de chevaucher nos bicyclettes et malicieusement de prendre en filature le petit train qui, parcourant la ville en passant par des points stratégiques, nous fait profiter de la visite de la ville avec un arrêt incontournable devant le berceau de Charles à côté de la fameuse voie ferrée.

Puis nous reviendrons vers la cathédrale nommée St Just, pour une visite un peu plus Perso. Monuments historiques impressionnant s'élevant d'une architecture gigantesque. sa hauteur sous voûte en fait la quatrième plus haute de France (41 m sous la voûte la plus haute (aie les cervicales). Une masse colossale de pierres taillées dont la construction aura nécessité d'user plusieurs générations de travailleurs entre 1262 et 1332 dernière année marquant l'arrêt des travaux inachevés.

Nous passerons une nuit dans le centre ville (une fois n'est pas coutume). Centre ville très animé surtout autour du canal. Les ponts enjambant le canal sont édifiés de trés très belle maçonnerie et joliment fleuris pour décorer notre parcours en quittant la ville depuis le premier pont construit sous les maisons et la rue piétonne. Très belle halte dans cette magnifique ville de l'occitan.