Une porte se ferme, une autre s'ouvre, le mécanisme est maintenant bien rôdé. Les écluses de la Robine sont toutes automatiques, chose qui est en train de se mettre place sur tout le canal du midi, économie obligé.

Les clochers de la cathédrale de Narbonne pourtant haut de plus de soixante mètres disparaissent au loin et rapprochant ainsi la jonction avec le canal du midi. C'est à Sallèles d'Aude que la jonction s'opère. Le Lysiane quitte la Robine et retrouve les eaux de l'entre deux mers par une manoeuvre sur bâbord. Machine arrière toute, on ne passe pas. La stupéfaction est totale en voyant tous les bateaux arrêtés ne pouvant avancer, les capitaines dépités devant attendre un jour et demi pour permettre au propriétaire d'une immense péniche de se rendre sur place pour la remettre en bon ordre. En effet les amares ayant rompues celle ci barrait complètement le canal et de fait, empêchait les navires de circuler. C'était sans compter sur le Lysiane qui en bon St Bernard, se met en action et tel un remorqueur doucement mais sûrement remet à sa place la brebis égarée et libère le canal du midi . Et c'est sous les applaudissements que finalement nous repartons mais en tête du convoi cette fois ayant usé gentiment de malice.

C'est ainsi que chemin faisant, nous atteignons le port de Somail. Très joli port avec une activité touristique acrue et ça flotte de boats bulldozer amarrée en épi comme prêt pour le départ à l'assaut du canal et amboutir à tout va les pauvres privés qui eux on leurs permis.

.Nous restons amarré 2 jours à proximité du Somail. Dans la matinée, les vélos sont débarqués et batteries à pleine charge, nous partons en explorateurs sur 12 km jusqu'au village de Bise-Minervois. Nous aimons beaucoup la visite de ces petits villages perdus au milieu de nul part. Les petites ruelles étroites ombragées et bien ventilées. Ces villages respirent la tranquillité et nul besoin d'être grand observateur pour repérer tous ces jeux d'enfants devant les maisons attendants le retour de l'école des petits propriétaires et qui sans avoir été mis sous clés seront toujours la le soir venu. Je ne prendrais pas ce risque chez moi, mais dans ce village ces petites choses donne une sacrée bonne note au climat social qui doit y régner.

Nous déjeunons dans un petit restaurant ou sont disposés 5 à 6 tables chez une mamie asiatique qui nous fait déguster d'une honorable simplicité du vrai "fait maison"

Les explorateurs que nous sommes imposent donc d'explorer. Nous repartons donc après cette pose déjeuner en direction d'un lieu propice à la baignade. Cet endroit magique nous permettra de nous tremper les fesses dans la rivière la cesse qui alimente des petites cascades autour d'un chaudron rafraîchissant.

Après les quelques km parcourus sous la chaleur, nous nous apprêtons donc à piquer une tête bien méritée. La chute d'eau imaginaire fera la chute de l'anecdote pour vous laisser l'eau à la bouche qui en cette période de sécheresse intense dans la région ne sortira que de notre bouteille. Après le bain de soleil, retour au bateau avec une roue crevée constaté au moment d'embarquer les vélos, Oufff.

Nous quittons le Somail non sans avoir visité une immense librairie de livres anciens, une vraie mine d'or pour les amateurs, rangées sur des km et des km d'étagères. Pourquoi dans ce tout petit village de 500 âmes ???.

Toujours accompagné par le chant des cigales la navigation du lendemain prend un air de déjà vu, non pas pour les villages déjà traversés au mois de mai ou le décor que l'on voit sous un autre angle, mais l'obstruction du canal.

Et oui une fois de plus alors que nous allions entrer dans le village de Homps une longue péniche se postait en travers d'un pont interdisant tout mouvements dans les deux sens pour les captains de boats, "attention avec les casquettes blanches". Et le Lysiane de se mettre en place avec sa casquette de St Bernard, et finalement libére pour la seconde fois le canal du midi. Nouveaux applaudissements au service de ma copitaine préférée, et nous repartons à nouveau en tête toujours avec un sourire malicieux en coin.

Voilà donc comment la rupture d'un bout de ficelle peut paralyser par deux fois le canal du midi.