Après avoir consommé les curiosités dans les grandes lignes de la baie de rosas, un nouveau cap est programmé. Le Cap de Creus est donc sous les feux de nos projecteurs.

Passage à la pompe pour un carburant beaucoup moins chère qu'en France, le réservoir d'eau à pleine capacité, l'avitaillement est donc prêt pour vivre en autonomie pendant plusieurs jours.

Une petite navigation de quelques heures à vitesse réduite en rase cailloux pour bien apprécier la dentelle rocheuse nous amène

dans la baie de Cadaquès.

Cette grande baie protégée des vents du nord est une zone semble t-il protégé ou le mouillage à l'ancre est interdit. Une quantité de bouées impressionnantes est donc implantées sur toute la baie. Finalement j'en ferai l'analyse suivante en disant que la seule zone de protection qui soit profitable est tout simplement financière. Deux ou trois sociétés se partagent la cagnotte grâce à ces bouées qui sont louées au tarif de 50€ pour une nuit augmentant selon la longueur du bateau. Pris au piège, les plaisanciers sont dans l'obligation de s'acquitter. Même mort, Salvador Dali rapporte encore de l'argent dans sa région.

Cette ville n'en reste pas moins magnifique comme toutes ces villes méditerranéennes aux couleurs blanches qui se voient à des milles marins, cette blancheur renvoyant les rayons brûlant du soleil vers la mer. Le plus beau monument de cette ville est bien sur l'église. A l’intérieur, on y trouve un magnifique retable baroque géant de 23 m qui me semble être en bronze. Tout le tour de l'église d'autre retables au dimensions plus modeste oblige à un moment de contemplation.

Pas vraiment attiré par la peinture surréaliste, nous ferons l'impasse sur le musée pour profiter des grands courants d'air qui circulent dans le labyrinthe des petites rues étroites. Ces rues s'élevant au plus haut, offrent un panorama de carte postal.

De retour au bateau nous ferons un souper sur le pousse, ballotté de tous bords par la houle incessante du vent de sud. La fête a terre bas son plein et c'est dans un vacarme époustouflant des bateaux navettes accompagnant les fêtards et les bombes pétards

qui résonneront toute la nuit dans la baie, que nous essayons de trouver quelques quart d'heures de sommeil. Les derniers énormes pétards retentissent encore après six heures du matin.

Amis fêtards prenez vos billets pour Cadaquès c'est tout un pataquès.

Comme disait Coluche on a même pas besoins de se lever on est déjà debout, et nous partons de bon cœur en quête d'une zone plus tranquille.

Cette côte du cap Creus regorge de petites criques toutes plus belles les unes que les autres et tellement si tranquille que nous passerons une petite semaine coupé de la civilisation entre les roches du paradis. Quelle bonheur de s'endormir le soir n'ayant pour voisin que les poissons venus grignoter les algues sur la coque du bateau. Bien abrité du vent, une petite brise pénètre malgré tout, pour venir nous bercer tout en douceur avec le chant du petit clapot venant caresser les falaises.

Spectacle nocturne et concert de lumière. Éloigné de toute pollution lumineuse, la nuit tombée, le spectacle peut alors commencer. Des scintillements à la surface de l'eau attirent notre attention et nous comprenons très vite qu'il s'agit en fait de phytoplanctons qui étincellent tout autour du bateau jusqu'au bort des rochers. Tel un concert de vers luisants cette animation nous émerveille et curieusement se poursuit jusque dans la cuvette des toilettes sous l'effet de la chasse d'eau.

Le matin n'en n'est pas moins émouvant, à lors que le soleil se reflète sur les falaises, je le trouve bien meilleur peintre à mon gout que Salvador Dali. Il nous dévoile tous ses talents d'artiste peintre réaliste, offrant des couleurs pour quelques instants et apporter sa touche personnelle à cette divine nature. Puis il réchauffe cette grande baignoire encore un peu endolorie et avant que ne sonne l'heure du déjeuner, un bain au sel de mer s'impose. Quelle plaisir de côtoyer ces locataires de la mer. Ils ne cherchent même pas la fuite et se laissent approcher, a distance de sécurité quand même.

L'après midi après la sieste l'annexe nous aide a rejoindre la mini plage qui fait tout le charme de cette Eden, et de la, nous partons pour une petite expédition grimpante à la recherche d'une petite barre sur le mobile qui aurait pu nous permettre de donner de nos nouvelles. Point de réseau, point de nouvelles, nous sommes condamné en quartier d'isolement au paradis. Quelle fâcheuse habitude que d'être assisté en permanence par "le réseau."