Ressourcé depuis l'escalade du mont Minerves, il est temps de finir le trait d'union entre l'atlantique et la méditerranée. Le courant nous entraîne vers le bas. Depuis 2 jours on voit défiler des kilomètres et kilomètres de vignobles. Nous n'imaginions pas en voir autant.

Nous pénétrons dans l'Hérault, le vent devient plus sec, et les platanes ont maintenant pratiquement disparus pour laisser la place aux pins et aux chênes. C'est un autre décor que l'on pourrait qualifier de banal, "on dirait le sud". De longues portions sont complètement dénudées ne laissant comme souvenirs ces énormes souches tronçonnées il y a peu, pour effacer le triste spectacle des arbres morts frappé par la maladie.

Nous approchons de Béziers. Peut être que quelques curiosités touristiques se cachent dans cette ville. Mais suite aux mises en garde des éclusiers quand à une halte dans le secteur, nous préférons faire route non stop et ne pas se faire "baiziers"

Auparavant le spectacle des écluses de Fonséranes nous a saisis. Grandiose cet escaliers ou se succèdent 7 ascenseurs pour nous

faire descendre 25m plus bas.

Le public est très présent et des milliers de spectateurs se relaient toute la journée pour assister à la descente et la monté des bateaux. Nous sommes acteurs de cette animation durant les 25 minutes d'activités aux manœuvres, accompagné tout le long de la descente par un boat de location qui méritait sa casquette de pilote, "et ils sont rares". C'est donc l'esprit serein que nous avons quitté cette ferveur touristique pour donc passé Béziers et poursuivre vers la grande bleu.

Il est 15 h00, nous entrons dans la 134 èmes écluses selon l'inventaire consigné par la co-pilote Jojo. Une écluse ronde, immense, permettant à plusieurs bateaux de pénétrer dans l'ascenseur en même temps et de choisir sa porte de sortie. Nous délaissons celle du canal du midi qui conduit jusqu'à l'étang de thau pour emprunter le chenal de l'Hérault. Tiens j'ai dis chenal? Mais alors nous pénétrons dans de l'eau salée !!!! . Et oui sur quelques km encore défilent les berges de Agde. Puis soudain à la sortie d'une longue courbe des phares rouges et vert apparaissent. Le clapot s'énerve un peu et le Lysiane glisse et s'existe sur les petites vagues de la mer méditerranée. La mer Méditerranée ? Mais oui la MER MEDITERRANEE. Nous nous étions presque endormi sur cet eau bien tranquille du canal. Je peux pousser le moteur dans les tours et quitter cette bride des 8 km/h pour les convertir à présent en nœuds. Nous profitons pleinement de se plaisir tout en se faufilant autour des voiliers et de toutes ces embarcations qui animent la grande bleu. Jamais je n'aurais imaginé faire goûter le sel méditerranéen à mon bateau. Il nous a conduit ici sur 650 km sans broncher et tout en douceur, je lui dois bien tout le respect qu'il mérite.

Après une petite heure de navigation, nous apercevons les phares en bout de digue annonçant l'entrée du port du Cap d'Agde. Nous enfilons le large passage qui nous conduit vers le ponton qui nous est attribué par la capitainerie.

Des immenses bateaux font de l'ombre à notre Lysiane.

Mais ne soit pas triste mon bateau, même si tu n'es pas le plus grand tu es à nos yeux le plus beau. Tu nous as apporté le confort et la sécurité pour nous faire vivre notre rêve. Un rêve qui sans toi ne serait resté qu'un rêve. On t'aime et si tu veux bien, nous accompagner encore, nous avons de beaux jours à partager tous les trois.

Nous allons profiter quelques temps du plaisir de cette mer si inaccessible depuis notre océan. En apprendre les dangers pour mieux en apprécier les plaisirs.